Etoile du matin
Je cherche dans la nuit les béantes étoiles,
Sœurs muettes et blanches, leurs reflets dans les voiles
De la brume couchée et de l’obscur matin
Qui déjà s’annonçant, pas encore ne survient..
Présences très lointaines et très calmes là haut,
Fleurs énormes perdues dans le fluvial néant
Que l’Esprit féconda sur le fil de ces eaux,
Vides, stériles et noires, en un brillant instant.
O gouttes d’existence suspendues dans la mort
Laissez-moi vous cueillir dans le fond de mon être,
Une à une, les perles de ce lointain trésor,
Gages d’un au-delà où je m’en vais renaître.
Et la plus belle est là qui doucement me guette,
Lucifer éclatant, ô messager de l’aube,
Scintillant pendentif au sommet de ta tête,
Nuit du sud épanouie dedans ta sombre robe.